Le vendredi 30 juillet 2021 à 15h30

Jacline Machard – Le voyage de Lexik, cheval handicapé

De Nevers au Pont du Gard, en 2014 et en 2 mois avec LEXIK, un très jeune cheval handicapé, qui portait quand même mes bagages étant moi-même en difficulté physique. Handicaps qui nous contraignaient à prendre soin de nous mais nous permettaient malgré tout de marcher par monts et par vaux!

« Ce voyage, je ne le ferai qu’une fois.  Ce n’a pas été le dernier cependant mais j’ai fait des voyages plus courts, mieux organisés. Malgré tout, l’imprévu était toujours au rendez-vous. L’inquiétude aussi mais moins intense, moins douloureuse et de plus ce sentiment d’appartenance avec mes hôtes, avec la nature traversée c’était très beau! De retour, j’ai compris bien d’autres choses. L’espoir de vivre ce périple était déjà une aventure en soi mais une aventure imaginaire. Pourquoi un poulain handicapé ?!!! La réponse la plus directe c’est qu’il en allait de ma responsabilité d’avoir confié ma jument, sauf que son poulain handicapé était devenu une charge dont j’ai voulu libérer sa gardienne. Je dirais que cette explication est assez superficielle. J’attendais moi-même de guérir d’une épaule depuis une quinzaine d’années. Toute mon existence en était modifiée. Genre les épreuves de la vie, que nous apportent-elles ? C’est là que le cheval pouvait devenir un vecteur, un guide ! Je savais, dieu seul sait comment, qu’il m’apprendrait ou plutôt que j’apprendrais à guérir moi aussi à ses côtés… « On n’a rien sans rien », j’ai effectivement guéri mais pas sans mal parce qu’il a fallu donner de moi-même bien au-delà de mes propres limites.  En même temps c’était un projet tellement fort, qui semblait venir de tellement loin qu’à certains moments je vivais de très grands instants d’émotion. J’ai donc appris à vivre ce dont j’avais l’impression d’avoir été privée : plénitude, émerveillement, savoir être, temps présent ou pleine conscience… Le voyage avec LEXIK m’a donnée les moyens De savoir vivre une existence merveilleuse, à moi de m’y appliquer en évitant de m’user à la tâche… C’est bien beau tout ça, n’est-ce pas ? Mais jusqu’où cela peut-il aller ? Est-ce à la portée de tout un chacun et comment s’y prendre ? ça, on ne le sait qu’après l’avoir fait et il faut du courage pour le faire. Il faut s’entraîner à avoir du courage, à le souhaiter aux autres… Mon courage  est né de la certitude de ce qui m’est le plus fondamental intérieurement… J’ai écrit tout ça pour clarifier mes souvenirs et ma pensée… Tout ce que je n’avais pas su dire sur le moment. Puis j’ai élaboré d’autres formes de récits où je découvre les pouvoirs des mots, des textes, des images, des petites fabrications de toutes sortes que je vous présente cette année  pendant le festival. »

 

LIENS UTILES

                                                                          

 

1 heure Salle des fêtes